Omer Pesquer

D'autres numériques

"Que la technologie elle-même détermine ce qui doit être fait par un processus d’extrapolation et que les individus soient impuissants à intervenir dans cette détermination est précisément le genre de rêve auto-réalisateur dont nous devons nous réveiller."
Joseph Weizenbaum in "On the Impact of the Computer on Society" -1972- (Science, New Series, 176/4035)

Accélérer ?

En quelques décennies, Internet est devenu essentiel à la majorité de l'humanité ; son nombre d'utilisatrices et d'utilisateurs est aujourd'hui supérieur à 5 milliards.

Internet et le numérique ("le digital") sont une chance pour l'évolution de la société humaine mais ils sont aussi les agents de nombreux effets négatifs qui pèsent sur celle-ci.

En août 2011, le pionnier du web et homme d'affaires Marc Andreessen publiait dans le Wall Street Journal un article dont le titre est resté célèbre : "Pourquoi le logiciel dévore le monde". Accompagnée de la forte croyance du dépassement permanent des limites, cette prédation produit des conséquences qui sont de plus en plus importantes.

Le numérique remplace une matérialité par une autre : celles des centres serveurs, des réseaux, des ordinateurs, des écrans, des smartphones et des dispositifs. Cette nouvelle matérialité, qui s'appuie sur l’électricité, présente un coût environnemental qui participe à l’épuisement des ressources terrestres, au dérèglement climatique et au déclin de la biodiversité planétaire.

La circulation des informations et des échanges sociaux amplifiée par les flux numériques a aussi de nombreux effets négatifs pour les humains connectés : infobésité, diminution de l'attention, visibilité amplifiée des fausses informations, tensions exacerbées, stress, manque de sommeil...

"Si le numérique est à l’humanité actuelle ce que le feu était à nos ancêtres, alors nous devons absolument prendre conscience que nous sommes en train de nous brûler !"
Frédéric Bordage in "La sobriété numérique - Les clés pour agir"- (Editions Buchet-Chastel - septembre 2019)

En connaissance de cause, devons-nous continuer de participer à l'accélération technologique sans tenir compte des effets négatifs qui s'accumulent ? Ou nous faut-il plutôt ralentir pour bifurquer ?

Ouvrir, explorer et diffuser

Le numérique est trop souvent vu comme un grand tout qui irait inévitablement dans une seule direction. Cette vision bloque la possibilité de choisir d'autres routes. Passer du singulier au pluriel change déjà notre façon de voir.

Depuis plusieurs années, je chemine à la recherche d'autres numériques. Ainsi en 2021, j’ai été cordialement invité par Ewa Maczek, directrice adjointe de l'OCIM, à donner mon “point de vue” sur la place des numériques dans les institutions muséales dans un article intitulé “Ouvrir d’autres numériques“ (La lettre de l’Ocim n°194 - mars-avril 2021) :

"De sérieuses distances doivent être prises avec les géants du web qui imposent leurs plateformes, leurs algorithmes, leurs modèles et leurs calendriers pour satisfaire leurs énormes appétits économiques. Loin des compétitions sur le temps court qui favorisent la captation d'information couplée au détournement de l'attention, d'autres chemins peuvent être expérimentés.”

Dans mes explorations de ces chemins, je m'intéresse particulièrement :

Je diffuse une partie de cette veille dans l'infolettre muzeodrome.

Continuer ensemble…

L'objectif de mes recherches sur les {autres} numériques est d'identifier leurs apports pour ensuite s'en inspirer pour concevoir du concret propre à chaque organisation culturelle qui me consulte (idées, projets, stratégies...).

Si vous êtes sensible à ma démarche et que vous partagez cet engagement, parlons ensemble de vos actions à mener pour aller plus loin…

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Omer Pesquer